Marie Margaux Bonamy

Tout feu, tout flamme

Exposition visible à La Maison Pressée du 18 mars au 8 avril 2022

Marie-Margaux Bonamy est une artiste plasticienne qui questionne la « place » des individus en abordant des notions environnementales, sociologiques, culturels, économiques ou géographiques. Elle s’intéresse au positionnement des choses et des personnes selon un contexte, un lieu, une actualité.

Dans ce sens, ses œuvres comprennent une dimension participative, celles-ci pouvant être manipulées, ou nécessitant une action du public

« Tout feu tout flamme » est une exposition abordant différentes luttes sociales à travers l’objet artistique. Elle s’inscrit dans la continuité des travaux de l’artiste, questionnant les rapports entre individus et espace.

  • Violence sexiste : « Déflorer »

Questionne l’image de la fleur dans sa pluralité. Symbole à la fois d’amour, de mort et de sacrifice. Chacune des cartes décrit l’un des féminicides survenu en 2021. Elles énoncent succinctement les faits, tel qu’ils seraient formulés par les victimes. Source des chiffres : Féminicides par compagnons ou ex (collectif de recensement).

« Déflorer » est un projet en construction prenant la forme de 56 cartes brodées. Chacune vise à souligner l’acte de barbarie et la redondance des faits commis sur des femmes. Chacune sera placée au mur, et ensemble elles dessineront les frontières invisibles de la France. Ces cartes recensent malheureusement qu’une partie des violences sexistes.

  • Condition sociétale : « Allocution invisible»

Quand la rumeur du virus est venue à nous, peu se sont sentis concernés. La vie suivait son cours au gré des annonces sur la situation. Je poursuivais mes activités entre médiation, atelier et exposition. Puis le confinement fut décrété. Étant indépendante, plus précisément artiste-auteur, l’autonomie dont nous bénéficions m’est apparue à ce moment terrifiante. J’ai soudain pris conscience de ce que signifiait être une artiste en France, et éprouvé le besoin d’en parler. L’idée d’une allocution m’est venue, afin de contrer l’invisibilisation qu’ont connue les artistes. J’ai voulu utiliser les codes des retransmissions, le champ de l’information. Au même moment, je lisais « Notre condition »[1].

La vidéo « Allocution Invisible », cite un texte élaboré en huis clos, faisant état de mon ressenti. Celle-ci fut publiée par la revue TERREAU, à la sortie de l’état d’urgence le 10 juillet dernier. Elle présente un plan fixe sur une chaise vide, dans l’attente d’une apparition une voix s’exprime pendant 5min30. Sans citer le terme « artiste », laissant chacun chercher, réfléchir et par empathie se projeter.

  • Liberté de stationner : « PPP »

  « Place de parking Portative » est une place de stationnement en linoléum transportable, pouvant être déplacé au grès du conducteur. Lui donnant l’autorisation de stationner.

  • Manifestation : «Un pavé dans la mare»

Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un atelier participatif à la Galerie Trampoline en mai 2018, se jouant du pavé, outil contestataire, symbole de révolte.

L’action consistait en la duplication de pavés en plâtre coloré. Ceux-ci détournés en craie, garde à la fois leur identité militante mais sont activés de manière différente, soi la revendication écrite.

Liberté d’expression : « Dégradant, laid et nul »

« Dégradant, laid et nul » est une photographie capturant l’intervention d’un.e passant.e sur l’oeuvre « Stela », lors de l’exposition « Depayser » organisé dans le cadre du bicentenaire de la naissance Flaubert dans la ville de Ry. « Stela » est une stèle imitant les monument aux morts et invite le publique à inscrire via un système de dénombrement par trait les victimes de féminicides de l’année. Le.a passant.e intervenant.e, à jouer le jeu en apportant sa craie afin de s’exprimer, malheureusement sans signer.

Lien vers le site de l’artiste : https://mariemargauxbonamy.com/

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